Communication dans le cadre du colloque organisé par le CRILJ Habiter dans la littérature jeunesse.
Dates : 15 et 16.10.2021
Lieu : Médiathèque Marguerite Yourcenar, Paris.
Lieu de vie et d'initiation, lieu d'émotions et de sensations, l'habitat représente pour tout un chacun un espace d'ancrage et de ressourcement identitaire. Chez l'enfant en particulier, l'habitat est vecteur de construction de personnalité : quelles que soient les formes qu'il revêt (du ventre maternel à la chambre, du couffin au cabanon), il lui assure protection, cadre et enracinement.
Focus ici sur le sujet de la cabane, abondamment exploité dans l'album jeunesse. Cet espace confiné où l'enfant se plaît à se retrouver : un abri souvent de fortune, quelques fois éphémère, qu'il construit à partir de « petits bouts de riens du tout » convoités autour de lui ; un nid qu'il se crée, des fois avec méthode et inspiration, d'autres fois de façon plus spontanée et dans l'urgence ; un repaire qu'il aménage ici de façon rudimentaire et là avec exubérance ; une tanière où il amasse touts sortes de choses ou qu'il laisse dépouillée.
Ils sont nombreux, les auteurs-illustrateurs, à avoir développé le sujet de la cabane dans leurs albums. Mélanie Rutten, Anne Brouillard, Loc Froissart, Aurélien Débat, Gabrielle Vincent et Claude Ponti, pour ne citer que quelques-un·e·s, lui ont assigné tour à tour différentes fonctions : terrain de jeu, espace de rêverie, cachette, boîte à secrets, réserve à souvenirs, fourre-tout, lieu de repli et de refuge, aire de contemplation voire d'illumination... Et quels que soient les matériaux avec lesquels elle est confectionnée, des plus communs aux plus inattendus, la cabane s'inscrira toujours dans le récit en marge de l'agitation du monde et traduira cette double idée, complémentaire, de consolidation d'un espace intérieur et d'échappée dans l'imaginaire.
Pour donner du relief à la communication, des parallèles et des liens sont avancés entre albums jeunesse, patrimoine créatif (authentiques cabanes confectionnées par des enfants sur le terrain extra-scolaire), « anarchitectures » et installations d'artistes, références ici à Richard Greaves, à Agnès Varda,...